QUERELLES CLIMATIQUES: les points de vue de nos jeunes

1er Février 2023

Parmi les grands problèmes de notre époque, il y a sûrement la dramatique crise climatique qui est toujours en train de nous menacer. Pendant que les “Grands de la Terre” se rencontrent et cherchent à trouver une solution qui puisse être efficace, dans plusieurs pays des mouvements (composés surtout par les jeunes) d’engagement et de lutte en défense du climat sont nés. Tous ces activistes trouvent différentes manières pour manifester leur désapprobation à l’égard de la situation et aussi leur méfiance envers les choix des gouvernements.

Quelqu’un d’entre eux - toutefois - a commencé une lutte différente par rapport aux autres : toujours une lutte non-violente, bien sûr, mais qui a le but de se faire entendre mieux et d’attirer l’attention des médias. Je suis en train de parler des actions du groupe de Ultima generazione, qui depuis quelque temps proteste contre les changements climatiques à travers des sit-in (comme celui au Tunnel du Mont Blanc) ou bien en jetant de la peinture colorée contre des monuments, des œuvres artistiques dans les et aussi contre les bâtiments des Institutions. A propos de cela, les médias ont beaucoup parlé de "l'attaque" au Palais du Sénat italien qui a eu lieu le 4 janvier. L’opinion publique est partagée entre ceux qui défendent les jeunes de Ultima generazione et ceux qui condamnent ce geste. Après y avoir réfléchi, je crois pouvoir me situer avec le deuxième groupe, parmi ceux qui ne sont pas tout à fait d’accord avec cette action. Bien sûr le problème du climat est énorme et je trouve bénéfique qu’il y a quelqu’un dans le monde qui s’engage beaucoup pour défendre notre environnement, mais est-ce que ces actions sont positives ? Détruire ou gâcher une œuvre d’art ou le bâtiment d’une Institution - je pense - n’est pas la solution la meilleure pour attirer l’attention des médias (et des gens par conséquence) sur le problème. Il s’agit évidemment d’un geste extrême qui risque d’obtenir un effet contraire à celui qui est souhaité : les gens, les fonctionnaires des institutions et les opinionistes ne prennent pas la défense des activistes, mais ils finissent par condamner ces gestes et la lutte contre les changements climatiques risque de finir encore une fois banalisée et ignorée par la plupart du monde. Après “l’attaque” au Palais du Sénat italien, la nouvelle transmise par les Médias était de condamnation presque unanime de cette action qui a même été coûteuse, vue que l’État a dû dépenser de l’argent public pour l’enlèvement de la peinture et pour une meilleure défense du bâtiment, sans mentionner que le cri dramatique des manifestants a été complètement ignoré.

Il faudrait donc repenser, en tant que société, à d’autres stratégies pour la défense de notre Planète et surtout aux petites actions que nous tous nous pouvons faire pour le bien de notre avenir.

-Texte de Fabrizio Bal

C'est bien le "bien" de notre avenir qui me vient à l'esprit quand je pense aux actions de ces activistes.

Il m'est arrivé récemment de prendre la défense des activistes qui auraient "vandalisé" les murs du Sénat même devant ceux et celles qui se sont toujours professé.e.s du côté de l'action climatique.

Je comprends les raisonnements des gens qui se cantonnent à exprimer leurs doutes quant à l'efficacité du geste. Par contre, ce que j'ai du mal à justifier est l'orientation de l'opinion publique, qui paraît se réveiller tout à coup d'un long sommeil seulement pour condamner, vite-fait et sans profondeur, les actes irrévérencieux mais pas irréversibles d'un groupe de jeunes qui exaspèrent leur rage et inquiétude dans le but louable de faire entrer la plus grande crise de notre temps dans l'agenda politique et contraindre nos représentants face à leurs responsabilités. Ne sommes-nous pas sujets à aliénation, engourdi.e.s per la folie, si jeter un peu de couleur sur une surface institutionnelle blanche, neutre, hors-métaphore désengagée, ainsi que barbouiller de sauce la vitrine d'un tableau célèbre fait immédiatement scandale ? Et si, d'autre part, les sensibilités ne sont jamais tant offensées et qu'une telle désapprobation sociale n'intervient jamais lorsqu'on parle de spéculations, désastres environnementaux et programmes politiques plus que décevants en la matière ?

Les suggestions restent les bienvenues, mais on n'est guère dans les conditions de se prendre la tête et chercher à faire ressortir des jugements ce qu'ils pourraient apporter de constructif à la cause.

Le moralisme sans capacité d'initiative est une attitude privilégiée qui s'adapte bien aux moments de prospérité. Nous ? On n'a plus de temps pour ça. On n'a tout simplement plus de temps.

-Texte de Francesca Colacioppo