ÉDUCATION CIVIQUE: entre limites et points forts

1er Novembre 2022

Il y a deux mois qu’en Italie nous avons voté pour les élections législatives. Les données sur l’abstention ne sont pas les meilleures: 4 italien.ne.s sur 6 sont resté.e.s à la maison le 25 septembre et iels ont décidé de ne pas voter et, parmi elleux, plusieurs jeunes sous les 35 ans. Bien sur, il faut tenir compte de l’impossibilité en Italie de voter hors de la Mairie de résidence: la loi, dite “Voto dove vivo”, n’a pas été approuvé par le Parlement italien avant la terminaison de la XVIII législature et cela a empêché, selon les statistiques, à presque 5 millions d’italien.ne.s d’exercer leur droit de vote. En 2020, j’avais réfléchi sur le problème du non- vote entre les jeunes sur La via Libera (journal de l’association Libera) et j’avais supposé que l’enseignement de l'éducation civique à l’école (prévu dès 2019) aurait pu (ou dû) faire comprendre à nouveau aux jeunes l’importance d'être protagonistes de la vie politique du pays. Ma réflexion a été faite sans trop connaître les règles (ou bien les non-règles) de l’éducation civique à l’école après la réforme de 2019. Aujourd’hui, dans ma troisième année. d’enseignement. et. avec un peu plus d’expérience, j'aimerais revenir sur le problème, sans évidemment le désir de trouver une solution, mais seulement de partager une réflexion qui pourrait - peut-être - être utile à quelqu’un.e. C’est quoi l’éducation civique dans les écoles italiennes? Après des années de gros débats et de renvoi, en 2019, le Gouvernement italien à introduit le sujet "educazione civica": une heure par semaine de l’école primaire, jusqu’à la fin du lycée, avec note obligatoire sur le bulletin scolaire et évaluations aux examens. Jusqu’ici tout est bien, il peut paraître une très bonne solution. En réalité, comme j’annonçais auparavant, l’éducation civique n’a pas de règles fixées: aucun.e professeur.e est responsable directement de cet enseignement et il n’y a même pas des limites sur les arguments de l’éducation civique: de la légalité, à l’éducation à la santé; des institutions à l’environnement. Tout est bon pour ce sujet qui englobe plusieurs arguments et nombreux défis. Évidemment tous ces sujets sont très importants et ils doivent être affrontés à l’école en leur donnant de l’importance. Ce que je me demande c’est: les élèves, à la fin de leur parcours, seront-iels devenu.e.s de véritables citoyen.ne.s? Auront-iels compris l’importance des institutions (et donc de la participation active à la vie politique), les défis que les changements climatiques nous attendent ou les dangers de la criminalité organisée? Il n’y a pas de véritable réponse à cette question et il est naturel que chaque élève fasse un parcours différent (et la différence est surtout faite par le/la prof et par la famille), mais l’école, en tant que institution, a-t-elle réussi dans son but? Après cette brève considération sur l’école italienne et sur l’éducation civique, je me demande encore (et j’ai peut-être encore plus de doutes qu’au début) si les jeunes (et généralement les citoyen.ne.s) peuvent comprendre à l’école l’importance de participer à la vie politique et, donc, de voter. D’après mon expérience, je suis encore plus convaincu que les écoles sont les lieux où les jeunes peuvent grandir et acquérir une majeure confiance dans les institutions argumenter leur sensibilisation sur le rôle que tous les citoyen.ne.s ont dans la société. Toutefois, les écoles toutes seules ne peuvent pas suffire: la société doit avoir un rôle central dans ce processus de sensibilisation: il est nécessaire que tout le monde comprenne l’importance d'être des citoyen.ne.s et donc de nous occuper de tout ce qui nous entoure.

- Texte de Fabrizio Bal